C KI SAM ?

Victime d’un accident de la circulation provoqué par une personne en état d’alcoolisation avérée, j’ai failli perdre la vie. Hospitalisé avec un pronostic vital engagé, j’ai vécu le drame.

En effet, un dimanche de juin 2010 au petit matin, un véhicule est venu percuter la camionnette remplie de mon matériel… j’avais un passager et j’étais au volant. Le conducteur ivre est venu nous percuter de plein fouet; il roulait simplement en contre sens sur ma voie de circulation. L’inévitable choc a été d’une violence qui dépasse tout entendement.

En quelques secondes ma vie a basculé : étant Père de famille, c’est mon foyer qui a été complètement bouleversé.

La vie ne tient qu’à quelques secondes. Celles qui se sont écoulées entre le départ du feu – au niveau du moteur sous la cabine de la camionnette dans laquelle nous étions emprisonnés – et notre extraction en urgence par les moyens du bord.

J’entendais mon passager hurlant et demandant secours auprès du véhicule qui venait de nous percuter. De mon côté, je cherchais désespérément à me détacher de cette ceinture qui me maintenait fermement au siège et tentais en vain d’ouvrir cette portière qui demeurait coincée dans cet effroyable amas de tôles froissée qu’était devenue la cabine.

Dans le plus grand désespoir et puisque le seul but dans ces secondes là est de sauver nos vies coûte que coûte et ne pas finir carbonisés dans l’incendie qui allait prendre forme, j’ai désespérément donné un violent coup de coude dans la vitre de la portière qui est restée immobile à la première tentative. Elle s’est enfin pulvérisée au second essai désespéré.

Je tente de me lever mais une douleur insupportable me fige sur place, remontant de mes jambes. Entre temps je sens dans ma bouche une dent à moitié détachée et par peur de l’avaler, je finis de l’arracher avec une facilité surprenante. Mes doigts sont pleins de sang, j’ai un mal fou à m’exprimer.

Pourtant il faut sortir de ce qui pourrait devenir mon cercueil. Le feu s’aggrave, les flammes montent. À ce moment, les crépitements provenant du moteur sont de plus en plus proches, je sens la chaleur sous les pieds, je vois les flammes sortir du plancher…

Il faut sortir de là. Tant pis pour les douleurs, si je reste assis dans ce siège, je vais crever et personne pour le moment ne nous porte assistance. Je m’empare violemment du rebord de la fenêtre afin de me hisser avec les bras, tentant de soulager le poids que je ne puis supporter sur mes jambes. Mon bras gauche me fait horriblement souffrir mais c’est le seul qui tient encore un peu la charge. Je bascule par la vitre de la portière. Apparemment ma jambe droite est malléable comme du caoutchouc.

Lorsque je tombe au sol, à côté de la camionnette, je fais le point sur mes blessures…

Ce qui va suivre est le récit qui suit l’accident.

EDIT: 11 ans plus tard, j’ai supprimé de nombreux passages de ce texte disponible au public. La version intégrale n’est disponible que pour ma famille & est protégée par un mot de passe.

Je vous préviens de suite que certains passages risquent d’être difficilement soutenables si vous avez le cœur sensible. J’ai écrit tout ceci afin d’exorciser ce qui m’est arrivé, et d’essayer de mieux dormir la nuit peut être; mais surtout pour tenter de vous sensibiliser sur les dégâts que provoque l’alcool au volant.

Bon sang : Quand vous avez bu, ne conduisez plus… Dormez sur place ou faîtes-vous raccompagner!!!

…Lorsque je tombe au sol, à côté de la camionnette, je fais le point sur mes blessures.

Constat immédiat des blessures

Ma jambe droite est complètement fracassée, je vois d’ailleurs un morceau d’os en sortir. Mon pied droit est complètement désaxé, je vois en ce moment ma semelle. Je me dis que si je m’en sors, ils la couperont sûrement. Ma jambe gauche n’est pas en bien meilleur état. Le bras droit saigne, une grande plaie très profonde à proximité du coude. Le plus dur est au niveau de la bouche, pleine de sang, j’ai l’impression que ma lèvre inférieure est coupée en deux. Je perds beaucoup de sang.

Dans une tentative désespérée, je tente de me hisser de nouveau pour aller secourir mon passager mais mes jambes ne répondent plus, je m’écroule au sol, les douleurs deviennent insoutenables. Je reste allongé au sol. J’entends des voix, à priori des gens sont arrivés au secours, à notre secours.

Je vois mal, mes lunettes ayant été éjectées avec le choc, tout est flou autour de moi. Malgré cela, je vois que la voiture qui nous a percuté est venue s’encastrer au-dessous de la camionnette, faisant remonter ainsi le bloc moteur. Est-ce cela qui m’a brisé les jambes?

Les deux véhicules forment un barrage et coupent la route en deux. Le choc a été accompagné d’un bruit d’une extrême violence et m’a semblé durer des poignées de secondes toutes entières pendants lesquelles rien n’était plus contrôlable.

Pendant ce temps là, le feu a bien pris et la cabine est sous les flammes. La chaleur commence a être assez forte.

À ce moment précis, je me dis que si je reste allongé à côté de cette camionnette, tout pourrait exploser. Je réunis toutes mes forces afin de faire demi tour sur moi même. Tout à coup, un pneu éclate sous la chaleur. Cette détonation me fait prendre conscience que je suis encore bien trop près du véhicule en flammes. Je réitère l’opération du demi-tour, à plusieurs reprises. Les douleurs sont de plus en plus vives mais il vaut mieux être mal en point qu’être mort. Me voici à plusieurs mètres de la fournaise qui prend une ampleur démesurée.

Second pneu qui éclate, je n’entends plus personne puisque les flammes ronflent dans un bruit assourdissant. Je regarde cette camionnette brûler sans pouvoir rien faire. Tout mon matériel est dans ce camion, collecté depuis maintenant près de 18 ans d’activité. Tout est en train de brûler… Je regarde avec impuissance et effroi ce carnage…

La fournaise dégage dorénavant une chaleur de plus en plus intense. Les flammes se sont propagées aux deux véhicules. Je repense encore à un risque d’explosion et me dit que si cela devait se produire, je ne serait pas bien plus en sécurité, même à quelques mètres du véhicule. Je refais un dernier tour sur moi-même afin de tomber dans le fossé qui était à proximité. Je me suis mis « en sécurité », je suis maintenant en contre-bas du bûcher.

Premiers secours

Je suis allongé dans le fossé et regarde le ciel. J’ai tout simplement peur de mourir.

Et si personne ne venait à temps et qu’on se vidait de notre sang ?

Soudain, j’entends la voix d’un homme, qui parle au téléphone en s’approchant de moi « j’en ai un autre ici aussi, il est très mal en point mais il est en vie ».
« ça va monsieur, vous m’entendez? » Je suis conscient et quelqu’un a prévenu les secours.

Il s’agît des voisins proches des lieux de l’accident, ils ont entendu le bruit atroce et ont accouru nous porter secours. Plus tard, ils me confieront au téléphone qu’au moment où ils sont sortis, le camion était déjà bien en flammes. Je me rends compte à ce moment que si j’avais perdu connaissance, c’en aurait été fini pour moi!!!

Au total, 6 véhicules d’intervention dont une tonne à eau pour venir à bout de ce monstre de feu qui barrait la route.

Dans l’ambulance…

Transféré au sein de l’ambulance du SMUR, tout s’agite autour de moi. Médecins du SAMU, Pompiers, Gendarmes… me tiennent éveillé et me demandent de décrire ce qui s’est déroulé.

Rapidement de mon côté les constats sont établis : de gros fracas, je me retrouve ainsi emmitouflé dans une coquille afin de démarrer près d’une heure et demi après vers les Hôpitaux.
Arrivée aux urgences, prise en charge, scanner, IRM, radios et puis diagnostic tombé: on ne peut pas vous gérer ici, il faut vous transférer dans un hôpital plus grand.

Petite liste non exhaustive : fracture ouverte des 2 jambes, fracture de la cheville, fracture de la mâchoire, fracture ouverte de la mandibule (mâchoire inférieure), os saillants, fracture de la clavicule gauche, plaies profondes, contusions pulmonaires, raideur totale au niveau de la nuque, fracture articulaire du pouce gauche…

Il est un peu plus de 11h et j’attends sur un brancard mon départ vers les grands hôpitaux de Lyon. Ma compagne vient me rejoindre et me découvre complètement esquinté et vidé de toute énergie, recouvert de la tête aux pieds et bloqué dans une immense minerve qui me maintenait la tête en place.

Un peu plus de 14h et c’est le départ pour Lyon. Un hélicoptère est venu me chercher. Je vais être héliporté pour les interventions. À ce moment, précis, je me dis que mon état doit être bien grave. Moi je n’ai pas encore le détail des fracas.

Le transport s’est déroulé en 17 mn chrono, (vive l’hélicoptère) mais non sans douleurs. Arrivée sur Lyon, salle de « déchocage » et entrée au bloc opératoire pour à peu près 2 heures d’interventions. En réalité, 2 interventions vont se réaliser à la suite l’une de l’autre.

On me place sous doses monstrueuses de morphine; je vois les murs qui se déforment. Dès que je ferme les yeux, j’ai des images de cauchemar qui défilent en permanence dans ma tête. Je suis placé sous oxygène, perfusions diverses et sous surveillance constante et intense.

Le lendemain (lundi matin), retour au bloc opératoire pour la 3ème intervention et la seconde anesthésie générale. Je ne suis réveillé que le mardi matin (maintenu 24h en « sommeil »), je suis intubé de partout et branché à un respirateur. Mes mains sont attachées au cas où je tire sur les tubes… Je ne vois pas passer le mardi après-midi tellement je suis shooté aux médicaments anti-douleurs et antibiotiques.

La jambe droite n’a pas encore été opérée puisque l’exposition des os à l’air extérieur était supérieure à 8 heures donc il y avait un très gros risque d’infection.

Enclouage de la jambe fracassée

Puis vient le mercredi en fin d’après-midi la quatrième intervention au bloc opératoire et donc ma troisième anesthésie générale. Encore une grosse intervention où la jambe droite est opérée, ostéosynthèse du tibia fracturé à 3 endroits, suivie de l’intervention sur la malléole interne (composante de la cheville) qui a été fracturée en 5 segments.

On me réveille pour de bon dans la nuit du mercredi au jeudi (j’ai le vague souvenir d’un mauvais réveil où j’ai été de nouveau replongé en « sommeil » suite à cette dernière intervention) mais cette fois-ci branché à un respirateur artificiel, celui qui se gonfle et se dégonfle à ma place en m’imposant sa cadence … Là, ça n’allait pas du tout; j’ai même le souvenir d’avoir vomi dans cette machine car j’avais besoin d’air et j’avais la nette sensation d’en manquer, d’étouffer…

Jeudi, de retour aux unités d’urgence en observation, le moral est au plus bas. Les douleurs sont intenses dès qu’on me « déplace », qu’on me « retourne », etc… Toujours aussi shooté aux anti-douleurs et antibiotiques.

Je revois enfin une partie de ma famille. Ah oui parce qu’entre temps, beaucoup de monde s’est déplacé pour me voir mais en vain… Les services me maintenaient en « sommeil » ou en « surveillance ».

Je suis resté au total un peu plus de quinze jours à l’hôpital dont une semaine aux soins intensifs. Je passe les détails des sondes urinaires pour mes besoins, sondes gastriques pour me nourrir en injectant directement de la nourriture dans mon estomac, l’appareil à arcs métalliques autour des dents (celles qui restaient) et des élastiques plein la bouche. Au total, j’en perdu une petite dizaine de dents…

15 jours se sont déroulés, j’ai été transféré au sein d’un centre hospitalier spécialisé en rééducation (Service de soins de suite et réadaptation) sur Mâcon. J’ai enfin pu revoir mes filles.

Arrivée en centre hospitalier spécialisé

Au centre, il a fallu organiser une drôle de vie. En fauteuil roulant spécialisé (un seul bras valide) pour les déplacements, aucun appui au sol, la jambe droite solidement maintenue dans un plâtre type gouttière, des anneaux dans le dos pour maintenir la clavicule en place lors de la période de consolidation. Interdiction d’utiliser les deux jambes ni le bras gauche, je ne fais pas de dessin de l’état de dépendance dans laquelle j’étais: 2 personnes pour me transférer du lit au fauteuil et pareil pour aller du fauteuil au lit.

Les repas étaient composés de purée et viande moulinée pendant un gros mois.

Les journées sont composées comme suit : Le matin c’est les soins, nettoyage des plaies et renouvellement de tous les pansements… et l’après-midi, kinésithérapie (mobilisation passive des membres, massages et re-musculation des zones atrophiées quadriceps…)

1 mois après l’accident

L’appareillage autour de la mâchoire a été retiré courant juillet. J’ai enfin pu remanger des choses molles (riz, pâtes, steak haché)…

Les quelques déplacements pour les consultations se font en ambulance, en position horizontale au fond d’un brancard…

2 mois après l’accident (mi-août)

J’ai pu (enfin) remettre un pied au sol en balnéothérapie en étant complètement immergé dans une piscine (de l’eau jusqu’au menton) afin de pouvoir réapprendre la marche et effectuer des exercices de mobilisation.

Ceci n’a bien évidemment été possible qu’à partir du moment où toutes les plaies ont été refermées & guéries.

L’amplitude angulaire de ma cheville ainsi libérée du plâtre est en revanche très limitée et mon pied est franchement tordu par rapport à l’axe de la jambe.

S’en sont suivies des semaines de rééducation intensive entre les séances de kinésithérapie (2 fois / jour) + une séance de balnéothérapie chaque jour.

Je n’ai obtenu ma première « permission » de sortir du centre de soins que 2 mois seulement après l’accident. Cette permission n’était accordée que pour la journée.

Grosses douleurs au niveau de la main gauche et du pouce pour lequel j’ai perdu l’usage des muscles. Une radio est demandée. L’appui sur la main gauche est quasiment impossible.

3 mois après l’accident (mi-septembre)

Début de reprise d’appui très progressif au sol (hors de l’eau) depuis mi-septembre (on en est à 3 mois depuis l’accident) où des exercices de remise en équilibre et « verticalisation » me permettaient de reprendre une position plus naturellement humaine. Mais je n’ai commencé réellement de marcher avec des béquilles que début octobre; et encore, 1mn / jour les premiers jours puis progressivement vers 5mn/jour, etc…

Suite à la radio du pouce, une fracture est décelée puis a été confirmée par un scanner. présence d’une fracture articulaire, voici ce qui me procure autant de douleurs pourtant signalées régulièrement après l’accident. Mais certainement ignorées avec les prises quotidiennes des anti-douleurs.

Une orthèse est réalisée pour le pouce et l’immobilisation au sein de la main.

4 mois après l’accident

Mi-octobre, une date de sortie est envisagée. Il faut donc préparer le retour et organiser la suite: Kinésithérapie à domicile, soins et matériel médicalisé approprié.

Mi-octobre: Consultation auprès de SOS Mains sur Lyon pour une éventuelle hypothétique intervention au niveau de mon pouce gauche.

Consultation également pour la mâchoire : retrait de fragments d’os restés incrustés dans la chair de la gencive et devenus très douloureux . Planification d’une intervention avant la fin de l’année pour retirer les plaques mises en place sur la mandibule. En effet, la gencive s’étant creusée, le matériel est exposé à l’air et donc aux infections éventuelles…

Fin Octobre, sortie définitive du centre pour le grand retour à la maison.

C’est avec de la joie mais aussi beaucoup d’appréhensions que s’est déroulé ce retour.

Me voici avec un fauteuil en location, des béquilles et tout le nécessaire pour les soins à domicile et aussi un très grand stock de médicaments… (pour le mois à venir).

Je monte très péniblement les escaliers de mon domicile le soir quand il n’y a plus rien à faire en bas et les redescends le matin après avoir réalisé en haut tout ce qu’il y avait à faire (toilette, habillage…) Plus d’une minute m’est nécessaire pour descendre péniblement ces escaliers que je dévalais avant l’accident en à peine 10 secondes.

5 mois après l’accident (mi-novembre)

5 mois se sont écoulés après cet accident et je suis cloué à la maison. Je me déplace en béquilles de plus en plus souvent au sein de la maison et de plus en plus à l’extérieur.

J’ai extrait un morceau de « racine » d’une dent qui avait explosé pendant l’accident. Celui-ci bougeait de plus en plus, la gencive s’étant complètement retirée autour, et ce fragment étant de plus en plus douloureux, il est venu « tout seul ». Après nettoyage du fragment, et désinfection complète de la bouche et des muqueuses, il s’avère être un fragment d’os, certainement un « morceau » de la mâchoire. Ceci pour me rappeler la violence du choc.

Également pour me rappeler le choc: toutes les nuits, ces douleurs intenses que je prends au sein de la mâchoire, du dos et des cervicales. Le dernier scanner a révélé une raideur exceptionnelle. Il n’est d’ailleurs pas rare que je sois obligé de réveiller ma compagne pour qu’elle descende me faire « fondre » un effervescent d’1 gramme de paracétamol.

Conclusion…

J’en ai encore pour bien longtemps, sans oublier encore toute la dégradation de mon matériel de sonorisation, mes disques (achetés et ceux reçus en promos par les labels et maisons de disques depuis tant d’années). C’est mon outil de travail qui a été détruit; les outils et disques de sauvegardes informatiques dans lesquels étaient enregistrés les dernières vidéos des soirées et mariages qui devaient être « montées » pour envoi aux mariés… la régie de mixage vidéo tout récemment acquise, les écrans de contrôle, les éclairages LED de toute dernière génération, caméra, appareil photo et cartes mémoires dans lesquelles j’avais les photos de mes filles, naissance y comprise…etc…

Autre chose, ajouté à froid: depuis l’accident, je suis en I.T.T. (Incapacité Temporaire Totale) et je ne touche plus que la moitié de mon salaire (calculé forfaitairement sur les 3 derniers mois précédant mon accident) et ne reflétant donc absolument pas les revenus que j’aurai dû obtenir cet été avec l’ensemble des prestations. C’était aussi à dire, qu’il y a par dessus ce drame le côté financier qui vient rajouter du piment au quotidien lorsqu’il faut continuer de payer les courses, les factures…

Tout ça pour une personne qui a pris la route en état d’ébriété et qui a par son état délictuel perdu le contrôle de son véhicule…

PS: On me demande suite à ce récit ce qu’est devenu le conducteur ivre qui a causé l’accident et il est vrai que j’avais oublié de vous préciser qu’il est bien en vie; il a eu une poignée de jours d’ITT suite à une perforation intestinale. Il a repris son travail et aussi son permis de conduire.

Toutes les photos de la camionnette ont été prises par ma compagne dans la semaine qui a suivi l’accident, le véhicule ayant déjà été rapatrié vers le garagiste chargé du dégagement de la voie de circulation. Il s’agît de ce véhicule dont je me suis extrait. Les photos sont toutes conformes…

EDIT 2014: j’ai eu droit à une ré-implantation dentaire au niveau de la mâchoire inférieure et j’ai échappé de justesse à une greffe osseuse, préférant ainsi la mise en place d’un gros bridge sur le maxillaire supérieur, durée de ce traitement près d’un an (entre les différents soins s’y afférant).

EDIT 2021: j’ai supprimé un paquet de photos après avoir relu tout ça et de nombreuses parties de texte qui étaient longues et plus intimes… brrr… non sans mal, mais je m’en suis remis.

J’ai aussi transféré ce témoignage sur ce nouveau site car j’ai bien évidemment fermé celui qui concernait mon ancienne activité. Je suis aujourd’hui sur mes 2 jambes mais ce fût au prix de nombreuses ré-éducations et thérapies bien au delà de la partie médicale. J’ai marché avec une canne pendant plusieurs années jusqu’au moment où j’ai décidé de balayer tout cela et aussi retirer toutes les béquilles chimiques qui m’empoisonnaient à petit feu, bien que me soulageant à court terme. Le plus gros travail est en fait dans sa tête mais quand on a pris la décision de redevenir un homme, il y a une force dont je ne saurais quelle nature qui vous amène à tout cela. J’ai toujours de grandes douleurs dans le dos et aussi dans les jambes et le pied, ma colonne est bien abîmée mais je suis debout. Au total, ce sont 5 années de ré-adaptation avec plusieurs thérapeutes, et 5 autres années pour revenir à une sorte de « normale ». Même si d’apparence je tiens ma caméra pendant mes tournages, 1 journée normale me demande 2 à 3 jours de récupération derrière. Mais rien que pour la journée « normale », je le fais.

La Vie est précieuse.